Charles Pierre Claret, comte de Fleurieu (1738-1810) est entré dans la marine à l’âge de 14 ans. Il participa à des campagnes militaires, puis se spécialisa dans l’horlogerie de marine. Il fut à l’origine des premières montres fabriquées en France permettant la mesure précise de la longitude. Il fut promu lieutenant de vaisseau en 1773. En 1790, il devint Ministre de la Marine et des Colonies. Pendant la période révolutionnaire, en 1793 et 1794, il fut emprisonné. Il commença une carrière politique en 1797 sous le nom de Claret-Fleurieu. De promotions en promotions, il devint Comte d’Empire en 1808. Il est l’auteur de nombreux ouvrages ayant trait à la marine : constructions navales, détermination des longitudes, histoire des navigations, récits de voyages d’exploration, cartes…

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C’est en l’an VI (1798) qu’il commença à publier la relation du Voyage autour du monde par Étienne Marchand.

L’exemplaire que l’on trouve dans la bibliothèque du S.P.A.A. est une réédition parue en 1809.

Ce sont quatre volumes à la couverture rouge, de dimensions 21,5×26,2 cm (20×25 cm pour les pages intérieures) pour les trois premiers, avec respectivement 788, 693, 444 et 000 pages.

  • Le Tome I comporte trois parties :
    • Une Histoire abrégée de la Découverte progressive de la Côte Nord-Ouest de l’Amérique.
    • La Relation du VOYAGE AUTOUR DU MONDE fait en 1790, 1791 et 1792 par ÉTIENNE MARCHAND.
    • Des additions à la Relation.
  • Le Tome II comporte trois parties :
    • Résultats des observations de latitude et de longitude faites sur le navire LE SOLIDE.
    • Histoire naturelle des Oiseaux, des Poissons, des Cétacés, des Amphibies, et des Plantes et autres productions marines que Le Solide a rencontrés à la mer dans sa circonnavigation (sic) du globe.
    • Addition aux résultats des observations.
  • Le Tome III comporte cinq parties :
    • La suite de l’Histoire naturelle.
    • Addition à l’Histoire naturelle.
    • Recherche sur les îles et le port découverts par Sir Francis Drake, en 1578 […]
    • Examen critique des Relations du Voyage autour du Monde, fait en 1721 et 1722 par l’Amiral hollandais Roggeween […]
    • Liste des Auteurs cités dans l’Ouvrage, et Table Alphabétique des Matières, communes aux Tomes I, II et III.
  • Le Tome IV est un volume très technique :
    • Observations sur la Division Hydrographique du Globe.
    • Application du Système Métrique Décimal à l’Hydrographie et aux Calculs de la Navigation.
    • Quinze cartes et une planche de figures.

Le Capitaine Étienne Marchand (1755-1793?) a effectué, de 1790 à 1792, le deuxième voyage français de circumnavigation. Son navire Le Solide est armé par la maison Baux, de Marseille, pour faire la traite des pelleteries sur les côtes Nord-Ouest de l’Amérique du Nord. Avant d’atteindre cette destination, il décide de se ravitailler en eau potable aux Marquises. Il atteint le groupe Sud-Est, visité par Cook en 1774. Ayant aperçu des îles non cartographiées, il s’y rend : c’est le groupe Nord-Ouest, qu’il baptise « Îles de la Révolution ». Il ne sait pas que l’Américain Ingraham est passé là quelques semaines auparavant. Sa quête de fourrures va être peu fructueuse, et il ne peut les vendre en Chine. Il fait escale onze semaines à l’Île Maurice pour des réparations. À son retour à Marseille, il découvre que la situation révolutionnaire a évolué dans un sens défavorable à la monarchie. Refusant les honneurs, il se retire à l’Île Bourbon (La Réunion). Sa disparition reste énigmatique.

Si son voyage a été un échec commercial, il fut une réussite scientifique.

Marchand avait rédigé un Journal de Bord qui fut retrouvé et acheté par la bibliothèque de la ville de Marseille en 1843.

Alors qu’il est élu député à la Chambre Haute en 1797, Claret-Fleurieu propose aux nombreux lecteurs amateurs de récits « exotiques » le récit du voyage de Marchand. Il dispose des Journaux de Bord du capitaine en second Prosper Chanal et du chirurgien Claude Roblet. O’Reilly écrit, dans sa Bibliographie de Tahiti[1] : « Le voyage de Marchand forme ici le noyau d’un vaste travail de compilation, où les observations géographiques, nautiques, ethnographiques et zoologiques faites au cours de la campagne du Solide sont confrontées avec celles des voyages espagnols (Mendana, Quiros), hollandais (Roggeween), anglais et américains (Cook, Ingraham, Roberts, Hergest). »

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[1]     O’Reilly, Bibliographie de Tahiti, Paris, Société des Océanistes, 1967.

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Dans le fonds Patrick Rey déposé au SPAA en 2013, on trouve un certain nombre de feuilles manuscrites dont le format d’origine devait être 20,5×33 cm. Ces feuilles jaunies présentent une trace d’humidité sur toute leur hauteur, à droite par rapport au recto. Elles semblent faire partie d’un cahier. Elles sont en plus ou moins mauvais état Deux pages dans cet ensemble, de la même écriture, retiennent l’attention par le fait qu’elles sont datées d’Uturoa le 7 mai 1845, et que l’une d’elles est signée « Pomare ». Avant d’en voir le contenu, il faut rappeler les évènements qui préludent à leur rédaction.

Le 7 novembre 1843, la Reine ayant refusé d’amener son pavillon pour le remplacer par celui du protectorat, Du Petit-Thouars prononce l’annexion du royaume à la France. À Tahiti, la présence militaire française s’étend sur toute l’île. Au début de 1844, Pomare demande une intervention anglaise puis, sur les conseils de Pritchard, se réfugie fin janvier sur le navire anglais ‘Basilisk’. Le 21 mars, le fort de Taravao est attaqué. C’est le début des hostilités, marquées par les batailles de Mahaena, Haapape et Faaa. Une trêve s’instaure à Tahiti (qui durera jusqu’en mars 1846). En juillet, le gouverneur Bruat est informé que le gouvernement français s’en tient aux accords de protectorat et refuse d’entériner l’annexion. La Reine en est avertie, mais refuse de revenir à Tahiti et, à bord du navire anglais ‘Carysforth’, elle s’exile à Raiatea ce même mois. Deux tentatives de Bruat pour la faire revenir restent vaines. En mars 1845, Alexandre Salmon et sa femme Ariitaimai partent pour Raiatea, dans le but de ramener la Reine à Tahiti, alors que l’amiral anglais Seymour (qui n’a pas de mandat de son gouvernement) se déclare publiquement en faveur de l’indépendance des îles Sous-le-Vent.

La Reine déclare alors : « J’attends l’aide de l’Angleterre qui ne m’a pas encore dit qu’elle ne m’aiderait pas. C’est pourquoi je n’irai pas. Mon peuple est sous les armes et il l’attend comme moi. Ne m’en veuillez pas ».

À partir d’avril 1845, la situation se complique du fait de la question du statut des îles Sous-le-Vent. La Reine, qui vit dans l’illusion que l’Angleterre va venir à son secours, est avertie de ce qui se passe à Tahiti. Elle envoie des messages au peuple et aux chefs.

Les deux textes dont il est ici question présentent de grandes similitudes. La Reine s’adresse à ses fidèles à Moorea. D’une part, elle leur demande de se conformer aux directives du pasteur. D’autre part, elle remercie ceux qui se sont engagés dans la lutte armée. Elle les exhorte à lui rester fidèles. Voici les traductions proposées pour ces deux textes.

Premier texte signé :

  • Uturoa, 7 … 1845
  • Population et chefs de Moorea, je vous salue.
  • Voici ce que je voudrais vous dire : vous resterez près du Pasteur. N’ayez pas d’autres paroles, suivez-moi. Ne suivez pas quelqu’un d’autre. Si vous le faites, je ne vous reconnaîtrais plus.
  • Voici ma volonté, écoutez bien … pour vous encourager à travailler, pour vous encourager à faire face au malheur.
  • Je remercie la population et les chefs de district qui se sont engagés dans l’armée. Le fait qu’ils m’aient suivie vous a également motivés à le faire. Je vous remercie également en adressant une prière à Dieu lui demandant de nous aider.
  • Pomare

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  • Deuxième texte non signé :

  • Uturoa, 7 mai 1845
  • Peuple et chefs de Moorea,
  • Bonjour à vous. Je vous exhorte à une cohabitation totale avec le pasteur ; gardez-vous de toute contradiction.
  • Ne soyez fidèle à personne d’autre que moi ; dans le cas contraire je vous ignorerai. Telle est ma volonté.
  • Écoutez attentivement Timiterai (Timitoni ?) vous encourager. Allons, courage et patience face à l’épreuve.
  • Je suis ravie du peuple et des chefs qui ont rejoint les troupes armées.
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    Ce document est une affichette imprimée de 31,5×49 cm, qui a été conservée pliée en quatre. Attaqué par la vermine, il présente, déplié, quatre grands trous symétriques.icone_encre_couleurs-en-cours

    Le titre est en anglais. Le texte en hawaiien (1ère colonne) est traduit en anglais (2ème colonne, seule entièrement lisible) et en français (3ème colonne).

    Il s’agit, formellement, de deux traités, l’un entre la Grande-Bretagne et le Royaume hawaiien, l’autre entre la France et ce même Royaume, « wich are of the same effect » (mêmes effets, même valeur).

    En 1846, le souverain est Kamehameha III (1813-1854), qui règne depuis 1824.

    À partir de 1826, les Français s’intéressent à l’archipel, mais Paris ne soutient guère les initiatives des premiers colons. Arrivés avec ces derniers, les missionnaires catholiques font de rapides progrès mais ils subissent des brimades de la part des chefs convertis au protestantisme qui tentent à plusieurs reprises de les faire expulser et d’interdire le catholicisme. Cela passe inaperçu en France. En 1837, Du Petit-Thouars fait halte à Honolulu où il nomme un agent consulaire : c’est l’ouverture des relations diplomatiques entre la France et Hawai’i.

    En 1839, le capitaine Laplace impose la liberté de culte et de religion aux îles Sandwich, ainsi que des tarifs douaniers favorables aux produits français, notamment aux vins et spiritueux, à la grande indignation des puritains qui en combattent l’introduction. Cette action entraîne une tension dans les rapports de la France et du petit royaume. Des navires de guerre français doivent fréquemment « montrer le pavillon ».

    En 1842 les Marquises passent sous pavillon tricolore. Du Petit-Thouars impose le protectorat français à Tahiti. L’agent consulaire français à Honolulu venait de lui adresser un courrier lui suggérant d’établir le protectorat français sur Hawai’i. Ce courrier arrivant trop tard, et les relations franco-anglaises allant se dégradant à propos de Tahiti, les gouvernements français et anglais prennent l’engagement mutuel de respecter l’indépendance des Sandwich.

    De 1843 à 1859, la France est très présente aux îles Hawai’i où elle protège les intérêts de ses missionnaires et de ses baleiniers. Elle continue de batailler sur la question des spiritueux. Plusieurs traités négociés successivement entre la France et le royaume hawaiien font l’objet d’interminables discussions et provoquent plusieurs interventions françaises.

    Le traité de 1846 succède à celui de 1839. C’est un traité général « qui se substitue aux diverses conventions consenties jusqu’ici par la France [et la Grande-Bretagne] et les Îles Sandwich ». Il porte (à égalité entre les deux nations étrangères) sur :
    • la protection des civils et de leurs biens (à égalité avec les sujets indigènes) ;
    • la protection accordée aux navires ;
    • l’autorisation d’importer toute marchandise, avec une taxe maximale de 5% ad valorem ;
    • les alcools, dont la taxe pourra être supérieure mais « raisonnable », ne rendant pas prohibitive leur importation.
    Les relations franco-hawaiiennes continuent, entre démonstrations de force et nouveau traité (1857).

    Après 1859, la France se désengage et laisse peu à peu les États-Unis avoir la mainmise sur l’archipel.

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    (Principale source de renseignements : Paul HUETZ DE LEMPS, Les Français acteurs et spectateurs de l’histoire de Hawai’i – 1837-1898)

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    En 1881, le Commandant Commissaire de la République Isidore Chessé décide de donner une structure officielle à la fanfare locale, « considérant que […] c’est à peu près le seul délassement public à Papeete ». (Arrêté du 5 avril 1881, Messager de Tahiti n°17 du 29/04/1881) Un crédit est inscrit au budget de la Colonie ; il est divisé en deux parties : pour les musiciens d’une part, pour l’habillement, l’entretien et le remplacement des instruments d’autre part. Il y a un chef de musique, 15 musiciens et 5 élèves. Des retenues sur les sommes allouées sont prévues en cas de manquement aux répétitions ou aux exécutions. La fanfare pourra être mise à la disposition des particuliers.

    Le 19 novembre 1889, dans une lettre qu’il adresse au Chef de la fanfare,  le Directeur de l’Intérieur P. Maigrot se plaint du fait que les musiciens, depuis quelque temps, saisissent « le moindre prétexte pour ne pas jouer sur la place du Gouvernement ». « La fanfare locale, rétribuée sur les fonds du budget local, doit jouer deux fois par semaine, si par suite d’une circonstance fortuite le concert ne peut avoir lieu au jour indiqué, il importe que ce concert ait lieu, soit le lendemain, soit le surlendemain. » Il rappelle le devoir d’assiduité ainsi que la possibilité de sanctions financières.

    Le samedi 25 janvier 1890, il pleut et le concert prévu ne peut avoir lieu. Le Directeur de l’Intérieur, dans une lettre qu’il adresse le 27 au Gouverneur, raconte : (Le lendemain dimanche) « Je fus très étonné à 8 heures 1/2 du soir d’entendre la fanfare, je crus que cette société, sans m’en avoir demandé l’autorisation, se faisait entendre dans une maison particulière, néanmoins je voulus m’en rendre compte. Quel fut mon étonnement, lorsque sur la place du Gouvernement, je vis le kiosque de la musique éclairé et les musiciens à leur poste. […] Je donnai immédiatement l’ordre de cesser le concert. » Interpellant le Chef pour lui demander qui avait autorisé cette prestation, ce dernier lui répond que c’était en raison des termes de la lettre qu’il lui avait adressée le 19 septembre.

    Le Chef de musique a tort sur deux points. D’une part, il n’a pas demandé l’autorisation, qui lui aurait été refusée parce que, d’autre part, il s’agit du dimanche. Or « la question de la musique du Dimanche est toujours restée en suspens. »

    Le Directeur de l’Intérieur est mal à l’aise dans cette histoire. En effet, il craint d’être la cible d’une manœuvre : « Je laisse à votre haute appréciation, Monsieur le Gouverneur, le soin d’examiner si ce fait, si simple par lui-même, n’est pas le résultat d’une cabale, car, si le concert avait été exécuté en entier, on n’aurait pas manqué de faire les réflexions suivantes – que le Directeur de l’Intérieur intérimaire, profitant de l’absence momentanée de Papeete du Chef de la Colonie[1], voulant faire de la popularité malsaine, a rétabli de sa propre initiative les concerts du Dimanche ». L’on retrouve cette ambiance « coloniale » faite de petits complots, de suspicion, de ragots, de méfiance…

    On apprend que « les concerts du Dimanche » ont existé, et qu’ils ont été « suspendus ». Doit-on voir là un aspect du conflit latent entre l’administration et les missions religieuses ?

    Maigrot demande envers le Chef de la fanfare « une punition disciplinaire sévère ».

    Le dossier d’archives ne permet pas de voir la suite donnée à cette requête.

    Mais dans une lettre du 22 novembre 1890, le Chef de la fanfare invite le Gouverneur à bien vouloir  honorer la fanfare « en assistant à la messe qu’elle fera célébrer à la cathédrale de Papeete, le samedi 22 du courant, à 8 heures du matin, à l’occasion de la fête de Sainte-Cécile».

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    [1]     Le Chef de la Colonie, Théodore Lascascade, est absent du territoire du 29 octobre 1889 au 1er juillet 1890. C’est son Directeur de l’Intérieur Maurice d’Ingremard qui devient pour cette période Gouverneur par intérim, tandis que le rédacteur de la lettre, P. Maigrot, devient Directeur de l’Intérieur par intérim.

    Alors que le fil des manifestations annuelles incontournables se tisse encore à travers le Hura Tapairu, le salon Lire en Polynésie, Mono’i Here ou le salon des Marquises et celui des Tuamotu-Gambier, ce mois de novembre donne également le coup d’envoi du 2ème Heiva Tārava, consacré cette année aux Raromata’i. Une fin d’année qui s’annonce donc riche et dense en rendez-vous capables d’éveiller la curiosité et de satisfaire tout un chacun, au gré de ses goûts et de ses envies.

    Qu’il s’agisse du plus créatif des concours de danses traditionnelles, de l’énergie d’un festival de hīmene, des salons du livre, du mono’i et des Marquises, de l’exposition TIKI ou du stage international de pratique des arts traditionnels, tous ces événements participent à la richesse et à la diversité de l’offre culturelle polynésienne.

    Notre Pays se nourrit aussi de ses traditions et de ses trésors qu’il sait valoriser et conserver, à l’instar de la péninsule Matahirai’terai de Taputapuātea qui vient d’être classée par le gouvernement. Des spécificités que nos forces vives revisitent et réinventent pour écrire une nouvelle page de l’histoire : le précieux tifaifai devient robe, les ouvrages les plus anciens sont numérisés pour être plus accessibles, les objets de l’exposition TIKI prennent vie…

    Découvrez dans ce 110ème numéro de Hiro’a ces multiples sujets et rendez-vous porteurs de la même ambition : le partage de notre culture

    Premier journal culturel mensuel gratuit de Polynésie française, Hiro’a est l’expression de la synergie entre 7 établissements et services devenus partenaires sous la tutelle du Ministère de la Culture. Né en septembre 2007 et tiré à 5 000 exemplaires en quadrichromie, retrouvez-le dans les grandes surfaces, hyper et supermarchés, librairies, hôtels, mairies etc., ou téléchargez-le, comme près de 2 000 internautes chaque mois, sur les sites suivants : www.conservatoire.pf, www.museetahiti.pf, www.culture-patrimoine.pf, www.cma.pf, www.maisondelaculture.pf et www.artisanat.pf

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    Viv(r)e le patrimoine

    Cette lettre est une feuille de format 20,8×26,4 cm, qui a été pliée en deux verticalement. Sur la moitié gauche figure la lettre d’Isabelle, sans doute de sa main, en tahitien ; la mention « faire icone_encre_couleurs-en-courstraduire » est écrite au crayon en diagonale en haut à gauche, et à l’encre « transmis à Monsieur l’Ordonnateur, le 13 7bre 1876 / Le Commandant ». Sur la moitié droite : la traduction en français.

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    Isabelle est née à Moorea le 19 décembre 1850, et décèdera à Arue le 4 décembre 1918. Son père, William Shaw, était un commerçant anglais, et sa mère, Teina Tohi, une femme de Moorea.

    Sa beauté n’échappe pas au prince Tuavira (Joinville), dernier fils de la Reine Pomare (né le 17 décembre 1847). À 20 ans, il l’épouse le 17 juin 1868. Pour la famille royale, c’est une mésalliance que Pomare IV va effacer en faisant adjoindre le titre de princesse au nom de sa bru. De leur union est né un fils, le 2 août 1869 : Teriihinoitua a Tuavira, qui sera plus connu sous l’appellation Prince Hinoi.

    Phtisique, le prince Joinville meurt le 9 avril 1875. Il est à remarquer que dans le compte-rendu des obsèques officielles (Le Messager du 17 avril 1875), il n’est aucunement fait mention de la princesse et de son fils ; seule la douleur de la Reine Pomare est évoquée.

    Le prince Teriihinoitua a été scolarisé à l’école des Frères de Ploërmel à Papeete.

    En septembre 1876, la princesse fait état de difficultés financières pour continuer de payer les frais de scolarité : « n’ayant pas les moyens nécessaires pour subvenir aux frais que nécessite son éducation ». Elle sollicite du Commandant l’octroi d’une bourse. On peut lire en haut de la lettre, au crayon et en diagonale sur les deux moitiés : « non accordée ».

    Isabelle serait-elle abandonnée par la Reine ?

    Il est avéré que la famille royale, dans l’ensemble, est criblée de dettes. La demande d’Isabelle n’a donc rien d’étonnant. Sa situation va vite trouver une solution.

    Le prince héritier Ariiaue (36 ans), qui a épousé Marau (14 ans) le 28 janvier 1875, ne s’entend guère avec cette dernière, et la délaisse. Après le décès de son frère, il prend la jeune veuve Isabelle (25 ans) comme concubine.

    À la mort de la Reine Pomare IV, le 17 septembre 1877, une ordonnance du Roi précise que « Le revenu du domaine royal, ajouté à la dotation payée par le gouvernement français, formera un fonds qui sera distribué entre les membres de la famille royale de la façon suivante : Six dixièmes au Roi […], Deux vingtièmes à la Princesse de Joinville ». Et enfin, le 29 juin 1880, le Commandant Chessé signe une déclaration dans laquelle on lit : « La pension accordée à la Princesse de Joinville sera réversible sur la tête du jeune Hinoi Arii, fils de la Princesse. Le jeune Hinoi sera de plus élevé aux frais du gouvernement français ».

    Le Prince Hinoi va pouvoir recevoir l’éducation que sa mère veut pour lui. Pomare V aurait désiré que ce soit lui qui lui succède. Mais le Gouverneur met promptement fin à ces velléités : quatre jours après le décès du Roi, c’est Hinoi, qui vient d’être nommé Président de la Haute-Cour, qui amène le drapeau du protectorat, pour ne laisser flotter que le drapeau français. t008-1

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    nzhLe 11 novembre 1905, le New Zealand Herald publie un long article sur la situation à Tahiti. Ce journal tient ses informations d’un article paru dans le New York Herald, rapportant les propos d’un scientifique français, Léon Gaston Seurat, revenant d’une mission dans les É.F.O. où il a étudié, entre autres, l’huître perlière . Il ressort de cette interview qu’à Tahiti règnent la désobéissance aux lois, l’immoralité, la corruption des fonctionnaires, etc, et que le Gouvernement français, dans son inaptitude à administrer ses colonies, pourrait abandonner ces îles. Après en avoir référé à son ministre de tutelle, le Consul français en Nouvelle-Zélande Robert Boeufve fait paraître un aricle dans ce même journal où il affirme que les déclarations attribuées à M. Seurat sont totalement imaginaires, en même temps qu’il dément les rumeurs d’abandon par la France de ses possessions dans les Mers du Sud. Il informe le Gouverneur des É.F.O. de cette démarche dans une lettre datée du 5 avril 1906.

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    Mais le 19 septembre 1906, il écrit au Gouverneur Jullien qu’il a dû officiellement démentir une information parue dans le Auckland Star, selon laquelle la France abandonnerait Tahiti et les îles dépendantes.

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    En effet, dans son numéro du 12 septembre 1906, le Auckland Star titre : « Britain and Tahiti – Withdrawal of French Troops ». Le Consul envoie cet article avec sa lettre. Nous en avons un brouillon de traduction. Tout l’article repose sur les affirmations de l’ancien Consul américain à Tahiti Dorence Atwater. Ce dernier (1845-1910) est un homme d’affaires, marié en 1875 à l’une des filles d’Alexandre Salmon, Moetia. Ce mariage « avec l’une des plus riches héritières de Tahiti, lui a apporté des biens territoriaux dans l’archipel et des intérêts dans les pêcheries de perles » (O’Reilly). À San Francisco, où il passe une bonne partie de son temps, il ne se prive pas de répandre la rumeur selon laquelle la France prépare l’abandon de sa colonie. Il se fonde sur des faits qu’il a constatés : « les autorités françaises semblent apporter à l’exécution de leurs plans en supprimant graduellement les magasins du gouvernement, les munitions, beaucoup de machines de valeur, et en rappelant les forces militaires et navales ».

    Le 18 septembpbhre 1906, un autre journal de Nouvelle-Zélande (le Poverty Bay Herald) a écrit : « TAHITI POURRAIT DEVENIR BRITANNIQUE » – M. Atwater, grand propriétaire à Tahiti, confirme l’information selon laquelle la France est prête à céder les îles à la Grande-Bretagne. M. Atwater dit que « l’Angleterre a toujours en sommeil une revendication sur cette possession. Les affaires y vont mal ; tout est hypothéqué ; le commerce du coprah est en déclin, il ne reste que la perle. Le correspondant du New-York Sun’s affirme que M. Atwater est parfaitement renseigné sur ces îles

    Ces faits sont-ils exacts ?

    Le 17 janvier 1905, le Ministre des Colonies Gaston Doumergue écrit au Gouverneur qu’il est d’accord avec son analyse sur le domaine d’Atimaono : « L’aliénation de ces terres serait de nature à apporter un palliatif à la crise économique qui pèse si lourdement sur votre économie ».

    Le 31 mars 1905, le Gouverneur fait part au même Ministre de son inquiétude en apprenant « la suppression du détachement d’infanterie restant à Tahiti. […] Je ne puis qu’exprimer mon profond regret d’une telle mesure qui, concordant avec le départ de la Zélée, place notre colonie dans uns situation désastreuse ». De plus, il précise qu’il ne va plus pouvoir procéder, pour faire de sérieuses économies, à la réduction des effectifs de la Gendarmerie. Il regrette qu’on délaisse à ce point l’établissement de sorte que « le pavillon de la France n’y est plus appuyé d’aucune force [et] semble livré, par l’indifférence de la métropole, à toutes les manœuvres sinon à toutes les convoitises étrangères ».

    Le 6 août, le Receveur de l’Enregistrement et des Domaines à Papeete écrit au Gouverneur à propos de « la remise aux domaines, pour être vendu au profit du Trésor, du Magasin des Subsistances ». Il précise : « Je l’ai visité et ai pu me rendre compte qu’il est en fort mauvais état, le bâtiment principal menaçant ruine et les autres étant eux-mêmes fort endommagés par le raz de marée du 7 et 8 février dernier ».

    Vente de terres, départ des troupes, ventes de bâtiments : tout cela fait partie d’un plan de restrictions budgétaires et d’un redéploiement des forces, mais il n’en faut pas plus au Consul Atwater pour prédire le départ des Français, qui seraient vite remplacés par les Anglais… avec lesquels la famille Salmon a de grandes affinités ! L’article se termine ainsi : « M. Atwater est un gros propriétaire foncier à Tahiti, et fut le Consul des États-Unis d’Amérique pendant plusieurs années. Il a une connaissance approfondie des affaires du pays. Il semble sûr que le pavillon britannique va remplacer le pavillon français sur la plus belle de toutes les îles du Pacifique Sud.»

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    icone_encre_couleurs-en-coursL’Océanie française est le premier journal en français paru à Tahiti. C’est un hebdomadaire de format 31×48 cm, paraissant le dimanche, du 5 mai 1844 (n°1) au 28 juin 1845 (n°60). Cette période correspond aux débuts de la guerre coloniale déclenchée par le fait que la Reine Pomare, refusant le protectorat, se retire à bord des navires anglais, puis s’exile aux îles Sous-le-Vent. (Elle reviendra à Tahiti en février 1847, ayant accepté le protectorat après la fin du conflit.)

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    Son fondateur est Edmond de Ginoux (1811-1870), arrivé à Papeete le 4 novembre 1843. Il est venu de France à bord de la frégate L’Uranie, à ses frais, avec le Gouverneur Armand-Joseph Bruat qui vient prendre ses fonctions aux Marquises après 4 mois et 13 jours de voyage, et qui, un mois et demi plus tard, décide d’aller s’installer à Tahiti.

    Là, Edmond de Ginoux va exercer les fonctions de Procureur de Roi. C’est Bruat qui lui demande de rédiger un journal. Le 10 mai 1844, ce dernier écrit au Ministre des Colonies : « J’ai l’honneur de vous adresser 4 exemplaires d’un journal hebdomadaire que je fais publier à Taïti et dont Mr de Ginoux, récemment arrivé dans la Colonie, est le gérant et le rédacteur. Quoique cette feuille soit entièrement à ma disposition, mon intention est de faire supprimer la seconde ligne du titre [« Journal officiel de Taïti »] qui, dans certaines circonstances, pourrait nous attirer des embarras et mettre l’autorité en cause. […] Mr de Ginoux deviendra seul, vis à vis du public, éditeur-responsable. » Le journal sort de l’imprimerie lithographique du gouvernement.

    Le SPAA a numérisé les dix-neuf numéros suivants : 36 (08/01/1845), 37, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 58, 60 (29/06/1845). On n’a pas connaissance de l’existence d’une collection complète.

    On peut y lire : des arrêtés et des proclamations (parfois traduites en tahitien) du gouverneur Bruat, des nouvelles locales, des nouvelles de France, des traductions d’articles de journaux anglais sur les affaires de Tahiti, des « billets d’humeur » du rédacteur à propos des mensonges divulgués par la presse anglaise, des avis au public, des annonces (« à vendre »), les mouvements de la rade de Papeete, des observations météorologiques.

    À Paris, on n’est pas satisfait de l’initiative de Bruat. Répondant le 25 octobre 1844 à la lettre envoyée le 10 mai, le Ministre lui reproche vivement de proposer au public des informations qu’on ne connaîtra à Paris qu’après plusieurs mois (il s’agit en l’occurrence du récit des combats de Mahaena). « Mon intention est que vous supprimiez immédiatement la feuille en question […] et que vous renonciez à toute publication de cette nature.» Dans une autre lettre du 11 février 1845, il fait état des remarques peu diplomatiques de De Ginoux sur les capitaines anglais venant mouiller en rade de Papeete et reproche à Bruat de laisser la responsabilité des propos parus à leur rédacteur, alors qu’à l’évidence il a donné son consentement ; il lui renouvelle son injonction écrite dans sa dépêche du du 25 octobre. Bruat reçoit cette dernière huit mois plus tard. Le 29 juin 1845, il met fin au journal.

    De Ginoux rentrera en France en septembre 1845.

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    (Principale source de renseignements : Edmond de Ginoux, Ethnologue en Polynésie française dans les années 1840, par Frédéric de la Grandville, L’Harmattan, 2001.)

    icone_encre_couleurs-en-coursLe document est une lettre de format 21,5×27,8. L’en-tête annonce : SOURCE MINÉRALE DE LA GRANDE BAIE – HITIRUA (ÎLES-SOUS-LE-VENT) – M. F. CHAUVEL, Propriétaire.

    De Papeete, ce Monsieur Chauvel s’adresse au Gouverneur (il s’agit alors de Édouard Charlier, qui est gouverneur par intérim) le 17 mai 1907.

    On apprend qu’en mars, il a demandé au gouverneur précédent (Philippe Jullien) de faire analyser une « eau minérale » provenant de sa propriété « Hitirua » à Raiatea. Cette analyse étant terminée, il en demande la publication au « Journal Officiel de la Colonie ». Il insiste pour que cette parution ne traîne pas afin de pouvoir « faire connaître ce résultat à l’étranger » au moyen d’un courrier qui partirait par le prochain voyage du Mariposa (lequel va arriver à Papeete le 2 juin pour repartir vers San Francisco le 6).

    De fait, le résultat de l’analyse paraît dans le JO des ÉFO n° 22 du 30 mai 1907, pages 138-139. Elle est signée du Médecin-major Dubruel, chef du service de santé.

    Quoique assez fortement minéralisées, [les eaux de la Grande baie d’Hitirua] se rapprochent par leur composition des eaux d’Oreza[1] et des Heeling springs[2] (U.S.). Quoique assez fortement minéralisées elles se mêlent avec le vin sans le décomposer et sont agréables à boire comme eau de table, grâce à la grande quantité d’acide carbonique libre qu’elles renferment. Les expériences thérapeutiques auxquelles je me suis livré ne sont pas de dates assez anciennes pour que je puisse en considérer les résultats comme définitifs. Cependant, vu leur composition, elles me paraissent recommandables dans les cas suivants : anémie, dysménorrhée des jeunes filles, chlorose, maladies bénignes des organes génitaux de la femme, rhumatisme, dyspepsie, névralgies et migraines; elle donneront probablement de bons résultats dans le traitement des maladies de la peau et particulièrement dans certaines formes d’eczéma. Je crois que l’emploi de cette source ne peut offrir que des avantages et que la colonie ne peut tirer que des profits de sa vulgarisation.

    La publicité pour cette eau minérale apparaît dans le JO des ÉFO n° 35 du 29 août 1907, page 220.

    De l’analyse, elle reprend les noms des maladies qu’elle est censée guérir. Elle « convient également, comme eau de table, pour les personnes bien portantes. D’une saveur piquante, agréable, elle peut être prise avec le vin, dont elle n’altère pas la couleur ». Il semble que la commercialisation soit commencée, car la publicité se termine par : « Adresser les commandes à M. F. Chauvel, propriétaire, Papeete (Tahiti) ». Cette publicité revient plusieurs fois ensuite. Cependant, sur le site de Tahiti Héritage, on nous dit que « La source de Hitiura située dans la baie de Faaroa a soulevé l’intérêt et cela à des époques différentes, mais n’a jamais été exploitée et reste toute naturelle ». On peut s’y rendre : « Un petit sentier qui démarre au Pk 17 de la route traversière,conduit à la source. Il monte d’abord sur la gauche puis s’enfonce ensuite en descendant légèrement sous la voûte ombragée d’une forêt de pistachiers. Environ 300 ou 400 mètres, plus loin le sentier traverse un premier cours d’eau puis remonte vers un petit talus. Sur l’autre rive, se dressent deux grands mape aux racines torturées. En s’approchant, on constate une légère effervescence de la rivière, créée par des bulles.

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    [1] Orezza : eau minérale naturelle française, dont la source se trouve en Haute-Corse.

    [2] Healing spring : source thérapeutique.

    Voici un 109ème numéro placé sous le signe de la femme et de l’art… Le Centre des Métiers d’Art a en effet eu l’idée de faire venir en Polynésie des artistes membres de l’association SIAPO pour une exposition sur les femmes peintres d’Océanie. L’idée est d’encourager les femmes polynésiennes à se saisir de ce médium pour raconter leurs histoires, leurs émotions, leur Pays. Une rencontre riche se profile à tous les niveaux, qui ne manquera pas de marquer les esprits !

    Novembre, comme souvent, consacre une véritable explosion d’événements culturels. Le Conservatoire propose notamment un duo de jazz dans le cadre du traditionnel concert de la Paix ; la Maison de la Culture accueille un conte russe sur les planches du Grand Théâtre à l’occasion de Halloween ; les Australes, accompagnées par le Service de l’Artisanat Traditionnel, font salon.

    Le Service de la Culture et du Patrimoine pilote pour sa part des fouilles aux Marquises sur un site peu exploré jusque-là. Découverte de nos racines, de nos traditions, passation aussi avec l’accueil au Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel de jeunes étudiants qui auront ainsi un accès privilégié à ses documents rares. Le Service est en effet une véritable malle aux trésors, qui se décide à nous livrer petit à petit sur internet ses secrets. Rendez-vous tous les 15 jours pour découvrir de nouvelles notices, et de nouvelles richesses…

    Mettre la culture à la portée de tous, telle est également l’ambition du Hiro’a et de ses partenaires. Preuve en est également la Médiathèque Historique de Polynésie portée par de nombreux services et établissements dont la Maison de la Culture et le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel. Mise en ligne depuis la rentrée, elle compte plusieurs centaines de documents mis à disposition des chercheurs, curieux et passionnés.

    Quant à la Maison de la Culture, elle a le plaisir d’accueillir comme chaque année le spectacle littéraire Pina’ina’i : auteurs autochtones et artistes mêlent mots et gestes pour dire et éprouver leurs visions, leurs blessures et leurs espoirs. Une édition axée sur les trous de notre mémoire, un thème fort et une soirée aux émotions fortes en perspective et un magnifique dossier à découvrir.

    Premier journal culturel mensuel gratuit de Polynésie française, Hiro’a est l’expression de la synergie entre 7 établissements et services devenus partenaires sous la tutelle du Ministère de la Culture. Né en septembre 2007 et tiré à 5 000 exemplaires en quadrichromie, retrouvez-le dans les grandes surfaces, hyper et supermarchés, librairies, hôtels, mairies etc., ou téléchargez-le, comme près de 2 000 internautes chaque mois, sur les sites suivants : www.conservatoire.pf, www.museetahiti.pf, www.culture-patrimoine.pf, www.cma.pf, www.maisondelaculture.pf et www.artisanat.pf

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    Découvrez le Hiro’a du mois d’octobre disponible en téléchargement sur le site de la Maison de la Culture

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