La source d’eau minérale “Hitiura”

icone_encre_couleurs-en-coursLe document est une lettre de format 21,5×27,8. L’en-tête annonce : SOURCE MINÉRALE DE LA GRANDE BAIE – HITIRUA (ÎLES-SOUS-LE-VENT) – M. F. CHAUVEL, Propriétaire.

De Papeete, ce Monsieur Chauvel s’adresse au Gouverneur (il s’agit alors de Édouard Charlier, qui est gouverneur par intérim) le 17 mai 1907.

On apprend qu’en mars, il a demandé au gouverneur précédent (Philippe Jullien) de faire analyser une « eau minérale » provenant de sa propriété « Hitirua » à Raiatea. Cette analyse étant terminée, il en demande la publication au « Journal Officiel de la Colonie ». Il insiste pour que cette parution ne traîne pas afin de pouvoir « faire connaître ce résultat à l’étranger » au moyen d’un courrier qui partirait par le prochain voyage du Mariposa (lequel va arriver à Papeete le 2 juin pour repartir vers San Francisco le 6).

De fait, le résultat de l’analyse paraît dans le JO des ÉFO n° 22 du 30 mai 1907, pages 138-139. Elle est signée du Médecin-major Dubruel, chef du service de santé.

Quoique assez fortement minéralisées, [les eaux de la Grande baie d’Hitirua] se rapprochent par leur composition des eaux d’Oreza[1] et des Heeling springs[2] (U.S.). Quoique assez fortement minéralisées elles se mêlent avec le vin sans le décomposer et sont agréables à boire comme eau de table, grâce à la grande quantité d’acide carbonique libre qu’elles renferment. Les expériences thérapeutiques auxquelles je me suis livré ne sont pas de dates assez anciennes pour que je puisse en considérer les résultats comme définitifs. Cependant, vu leur composition, elles me paraissent recommandables dans les cas suivants : anémie, dysménorrhée des jeunes filles, chlorose, maladies bénignes des organes génitaux de la femme, rhumatisme, dyspepsie, névralgies et migraines; elle donneront probablement de bons résultats dans le traitement des maladies de la peau et particulièrement dans certaines formes d’eczéma. Je crois que l’emploi de cette source ne peut offrir que des avantages et que la colonie ne peut tirer que des profits de sa vulgarisation.

La publicité pour cette eau minérale apparaît dans le JO des ÉFO n° 35 du 29 août 1907, page 220.

De l’analyse, elle reprend les noms des maladies qu’elle est censée guérir. Elle « convient également, comme eau de table, pour les personnes bien portantes. D’une saveur piquante, agréable, elle peut être prise avec le vin, dont elle n’altère pas la couleur ». Il semble que la commercialisation soit commencée, car la publicité se termine par : « Adresser les commandes à M. F. Chauvel, propriétaire, Papeete (Tahiti) ». Cette publicité revient plusieurs fois ensuite. Cependant, sur le site de Tahiti Héritage, on nous dit que « La source de Hitiura située dans la baie de Faaroa a soulevé l’intérêt et cela à des époques différentes, mais n’a jamais été exploitée et reste toute naturelle ». On peut s’y rendre : « Un petit sentier qui démarre au Pk 17 de la route traversière,conduit à la source. Il monte d’abord sur la gauche puis s’enfonce ensuite en descendant légèrement sous la voûte ombragée d’une forêt de pistachiers. Environ 300 ou 400 mètres, plus loin le sentier traverse un premier cours d’eau puis remonte vers un petit talus. Sur l’autre rive, se dressent deux grands mape aux racines torturées. En s’approchant, on constate une légère effervescence de la rivière, créée par des bulles.

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[1] Orezza : eau minérale naturelle française, dont la source se trouve en Haute-Corse.

[2] Healing spring : source thérapeutique.

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