Titre: « Océanie Française. Otêa, danse canaque (14 Juillet) »

Auteur : Frank HOMES (Océanie, 1894-1901)

Éditeur: Frank HOMES (Océanie, 1894-1901)

Période : 1894-1901

Type : Carte postale

Description : Sur la Place du Gouvernement les grandes réjouissances populaires ont lieu. Les districts présentent tour à tour leur « Ote’a », leur danse « canaque ». Sur ce cliché, les danseurs sont distinctement alignés sur 2 rangées. D’un côté les hommes, vêtus d’un pantalon noir et d’une chemise blanche, bâtons à la main, et de l’autre les femmes, dans leur belle robe blanche. A l’époque, on écrivait « canaque », sans aucune intention péjorative, pour désigner les indigènes.

Identifiant : Z14-002-00244

Source : Fonds Gutzwiller, Collection Archives PF

Droits : Droits réservés

Notes: Il semblerait que ce cliché ait été pris par Charles Georges Spitz le 14 juillet 1888 à Arue. (“Fête de la Repubirita farani, 14 juillet 1888” (Charles Georges Spitz: photographies de Tahiti, 1880-1890 […], Jean-Yves Tréhin). Homes ayant acquis le fonds de Spitz, en 1904, effectua des reproductions des clichés de Spitz sous sa signature.

03 JUIL 2017  Z14 002 00244

Titre: « Océanie Française. Ancienne Danse de Tahiti »

Auteur : D’après une gravure de John Webber (1752-1793), 1785

Éditeur: Frank HOMES (Océanie, 1894-1901)

Type : Carte postale

Description : Deux femmes et deux hommes portant des costumes de cérémonie exécutent une danse en plein air. En arrière plan : des musiciens jouant du tambour et un fare potee. Cette gravure de John Webber (1752-1793) a été publiée pour la première fois en 1785 par G. Nichol et Thomas Cadell de Londres dans le grand atlas « Voyage to the Pacific Ocean » de COOK, James, Captain. 1728-1779.

Identifiant : Z14-002-00222

Source : Fonds Gutzwiller, Collection Archives PF

Droits : Droits réservés

Z14 002 00222

Titre: « Océanie Française. Danse de nuit exécutée par les Femmes de Haapape (Ancien Tahiti) »

Auteur : D’après une gravure de John Webber (1752-1793), 1785

Éditeur: Frank HOMES (Océanie, 1894-1901)

Type : Carte postale

Description : Danse de nuit exécutée en l’honneur de l’arrivée de Cook (d’après une gravure de 1780). Cette gravure de John Webber (1752-1793) a été publiée pour la première fois en 1785 par G. Nichol et Thomas Cadell de Londres dans le grand atlas « Voyage to the Pacific Ocean » de COOK, James, Captain. 1728-1779.

Identifiant : Z14-002-00221

Source : Fonds Gutzwiller, Collection Archives PF

Droits : Droits réservés

 
Z14 002 00221

Ha’amana’ora’a, Souvenirs…

Pendant tout le mois de juillet, et à l’occasion du Heiva i Tahiti, le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel, Te Piha Faufa’a Tupuna, vous fera voyager dans le temps à travers une sélection de cartes postales issues de ses collections archivistiques.

Histoire:

1881- L’avant Tiurai – les manifestations avant 1881.

À la suite de la christianisation des archipels par la Société missionnaire de Londres au début du XIXe siècle, deux interdits contre les « chansons, jeux ou divertissements lascifs » furent édictés par le roi “Pomaré” II en 1819 et la reine “Pomaré” en 1842.

Quelques grandes dates :

  • 1819 : Pomare II se converti au christianisme. Fort du prêche des missionnaires, il interdit alors toutes les danses, chants et autres Heiva (divertissements) pour cause d’indécence et de débauches, tous ces interdits ayant été dictés à Pomare par les missionnaires de la London Missionary Society.  Code Pomare 1820.
  • 1842 : La reine Pomare fait édicter un interdit contre les chansons, la danse, les jeux ou divertissements lascifs.
  • 1847 : Le gouvernement français, tolérant les démonstrations et manifestations culturelles, par la loi de 1847, n’autorise la pratique de la danse que dans certains lieux le mardi et jeudi uniquement.
  • 1849 : La danse upa upa est totalement interdite.

1881- Le retour des festivités traditionnelles, le « Tiurai »

Le nom Tiurai signifie « Juillet » en tahitien. Il vient du mot anglais « july » et comprend la période de fêtes folkloriques et sportives dérivées des manifestations commémoratives du fameux 14 juillet et les prolongeant de la fin juin jusqu’au début du mois d’août.

Revêtant un aspect très militaire pour les colons, pour les locaux, le Tiurai n’est autre qu’un rassemblement aux airs festifs réunissant jeux, divertissements et des chants. D’ailleurs, c’est en 1881 que le premier concours de himene a lieu. Cependant, aucune danse n’est autorisée, les mouvements ayant été jugés trop indécents.

Quelques grandes dates :
  • 14 juillet 1881 : premières célébrations du 14 juillet en Polynésie. Le Tiurai (de l’Anglais july qui veut dire juillet) permet alors d’associer les Polynésiens aux réjouissances. Cependant, la manifestation ne comprend uniquement des défilés militaires, retraites aux flambeaux et autres démonstrations officielles, dans lesquelles le himene – le chant traditionnel – a une place privilégiée qui encourage une expression vivace et intense.
  • 1881 : c’est aussi l’année du premier concours de chant qui réunira pas moins de 30 groupes.
  • 1956 : Madeleine Moua et sa troupe Heiva révolutionnent l’image du Tiurai en posant les bases du Ori Tahiti (danse tahitienne).
  • 1961 : Création de l’aéroport. La mondialisation et le développement du tourisme vont permettre aux troupes de danser plus régulièrement, voire même de se produire sur des scènes internationales.

1985 : le Tiurai devient Heiva

En 1985, le Tiurai perd son nom d’origine pour souligner l’accession du territoire à l’autonomie : il est rebaptisé Heiva i Tahiti.

Z14 003 00715
Z14 003 00752
Z14 003 00643
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LE MESSAGER DE TAHITI (parfois sans LE), sous-titré en tahitien : TE VEA NO TAHITI, est un journal dont la parution alla de 1884 à 1899. (Ce journal n’a rien à voir avec le Messager de Tahiti, qui parut de 1852 à 1883, et ne garda ensuite que son sous-titre : Journal Officiel des É.F.O.)

Sa durée d’existence a comporté deux périodes.

1) Du 5 mai 1884 au 27 décembre 1888, c’était un hebdomadaire paraissant le mercredi. Conservant le sous-titre tahitien Te Vea No Tahiti, il se présentait comme l’Organe des Intérêts Français dans l’Océanie, avec la précision : Journal politique, commercial, industriel et d’annonces légales.

Sa devise latine Ubi Jus, Ibi Vis peut se traduire par Là où est le Droit, est la Force !

Il avait trois membres fondateurs.

Victor Raoulx (1842-1914) était arrivé à Tahiti en 1863. C’était un marin, capitaine de goélette, qui déploya peu à peu une intense activité commerciale. Copropriétaire de la Terre Eugénie à Atimaono, il développa une importante production de sucre et de rhum. Actif également politiquement, il fut cofondateur du Messager de Tahiti.

François Cardella (1838-1917) était arrivé à Tahiti en 1866. Médecin de la marine, il s’installa comme pharmacien civil. Il devint un homme politique influent. Il fut le premier maire de Papeete, cofondateur du Messager de Tahiti.

Paul-Georges Martiny (1843-1887) était arrivé à Tahiti en 1864. C’était un officier de la Marine. Jusqu’en 1869, il remplit de hautes fonctions administratives. Puis, après un séjour en France, il revint en 1871 comme négociant, ne s’occupant que d’industrie et de commerce. Il se lança également en politique et il fut cofondateur du Messager de Tahiti. Il en était le rédacteur en chef. Malade, il quitta Tahiti en mars 1887 pour aller se soigner en France, mais il mourut à Sydney en juin. Le journal n’allait guère survivre, écrit O’Reilly, au départ de son animateur .

2) En janvier 1889, les administrateurs du Messager de Tahiti permirent la reprise du titre par Léonce Brault. Arrivé à Tahiti en 1881, Léonce Brault (1858-1933) était imprimeur. Il se lança en politique, son journal lui servant de tribune. Après 1899, il mena une carrière d’avocat (on disait alors défenseur).

Le sous-titre en tahitien fut conservé. La devise latine changea : Fluctuat Pro Tahiti Semper !, ce qui peut vouloir dire : Agissons toujours pour Tahiti ! La première devise réapparut en 1897. C’était devenu le Moniteur Hebdomadaire des Intérêts Coloniaux, et il paraissait le samedi. La formule devint ensuite Moniteur Indépendant des Intérêts Coloniaux Français, et Paraissant ordinairement 4 fois par mois. Le siège du journal était Rue du Marché puis, à la fin des années 90, Rue de Rivoli. Avec ce changement d’adresse, le nom du directeur – Léonce Brault – fut remplacé par un pseudonyme : “Jean de Pare”. Précisons qu’en février 1888, Léonce Brault avait lancé un journal mensuel et gratuit : Les Petites Affiches de Tahiti. À la fin de cette année-là, il annonçait que, suite à la disparition programmée du Messager de Tahiti, son journal deviendrait hebdomadaire en janvier 1889. Ce projet fut remplacé par la reprise de ce dernier titre.

Les collections du S.P.A.A. et de la S.E.O. sont très incomplètes et en mauvais état.

– du n° 1 (lundi 5 mai 1884) au n° 5

– du n° 7 au n° 10

– du n°12 au n° 73

– du n° 75 au n° 104

– n° 106 et n° 107

– deux numéros 109 des 18 et 25 mai 1886

– du n° 110 (numéroté 100) au n°119

– du n° 121 (incomplet) au n° 157

– du n° 159 au n° 161

– deux numéros 163 des 22 et 29 juin 1887

– du n°164 au n° 182

– du n° 184 au n° 191

– n° 190 (incomplet) et n° 191

– du n° 193 au n° 208 (10 mai 1888)

– n° 278 (5 octobre 1889), 280, 281, 292, 296, 298

– du n° 302 au n° 306

– n° 308, 313, 316, 317

– du n° 323 au n° 325

– n° 343, 344, 346, 347, 349, 350, 353, 354, 359, 378, 380, 383, 384, 388, 390, 391, 393, 396

– du n° 398 au n° 417

– du n° 419 au n° 474 (21 décembre 1893)

– n° 477, 481, 482, 483, 487, 489, 490, 492, 493, 495, 496, 499, 500 (17 novembre 1894), 501, 506, 508, 509

– n° 523, 544, 546, 547

– du n° 570 (31 mars 1898) au n° 572

– n° 574, 575, 584, 587, 591 (5 juin 1899, avec la mention : 16è année)

Curieusement, on trouve un n° 604 daté 10-25 août 1895, n° 605 du 4 septembre 1895, n° 607 du 10 octobre 1895, n° 608 du 19 octobre 1895 et n° 700 du 23 novembre 1895.

Si l’on se base sur 52 numéros par an, le n° 608 (à quelques numéros près) se trouverait bien à la fin de l’année 1895. C’est un point qui reste à éclaircir…

Les jours de parution furent le lundi, puis le mardi à partir de janvier 1886, enfin le mercredi à partir d’avril 1887.

Le format des pages a varié au fil du temps. Dans le n° 36 du 5 janvier 1885, il est précisé : “Le format du Messager de Tahiti sera considérablement agrandi dans le cours de l’année 1885”.)

– 24 x 31 pour les premiers numéros

– 25,5 x 42

– 32 x 51,8 les dernières années.

Dans le journal L’Océanie française, n° 71 du 6 mai 1884 (lendemain de la parution du 1er numéro du Messager), animé par Auguste Goupil, on peut lire : “Le Messager de Tahiti – Sous ce titre, MM. Raoulx, Martiny et Cardella viennent de fonder une feuille hebdomadaire dont le but est identique à celui que nous poursuivons. C’est donc avec le plus grand plaisir que nous constatons la naissance de ce nouveau défenseur des intérêts de notre belle, mais malheureuse colonie. Nous avons la conviction que, si nous venons à différer quelquefois d’opinion sur les moyens à préconiser pour favoriser l’éclosion de la prospérité générale, cette divergence d’opinions elle-même aura son utilité, puisqu’elle permettra au Gouvernement de se rendre un compte à peu près exact des aspirations de tous et de faire un choix dans les arguments avancés par les organes de l’opinion à Tahiti. Le public, de son côté, ne peut qu’être reconnaissant envers les hommes qui ne craignent pas de sacrifier leur temps et leur argent pour le bien général.”

Messager N°1 1884 P1
Messager N°1 1884 P2
Messager N°1 1884 P3
Messager N°1 1884 P4
Messager N°28 1884 P4
Messager N°36 1885 P1
Messager N°112 1886 P1
Messager N°115 1886 P1
Messager N°178 1887 P1
Messager N°178 1887 P1
Messager N°189 1887 P1
Messager N°189 1887 P2
Messager N°189 1887 P3
Messager N°189 1887 P4
Messager N°192 1888 P1
Messager N°195 1888 P1
Messager N°202 1888 P1
Messager N°202 1888 P2
Messager N°591 1899 P1
Messager N°591 1899 P2
Messager N°591 1899 P3

Ce rapport manuscrit comporte cinq pages écrites recto/verso, de format 00×00. L’en-tête de la première page est personnalisé au nom du Chef du service judiciaire Lucien Bommier. Il s’adresse au Gouverneur Papinaud pour lui faire part « des faits saillants qui se sont produits dans mon administration pendant le mois de septembre écoulé ». Son rapport comprend trois volets : une affaire jugée au Tribunal de simple police, un rapport sur la prison de Papeete, et quelques lignes sur son mauvais état de santé. C’est le premier point que cette notice étudie.

L’affaire est révélatrice d’une certaine ambiance qui régne alors dans Papeete, cette petite commune d’environ 4 000 habitants, dans laquelle résident en permanence environ 300 colons français non-polynésiens[1] (et autant de colons “occidentaux“ autres que français). Elle a lieu le lundi 2 septembre 1895, vers midi. Monsieur Riffaud, pharmacien de 2ème classe de la Marine, sort du restaurant Renvoyé, rue de la Petite Pologne (aujourd’hui rue Gauguin) en compagnie de Messieurs Mleneck, lieutenant d’artillerie, et Agostini, Chef du service des Travaux publics. À côté du restaurant se trouve la pharmacie de Monsieur Claret. Celui-ci est « sur le seuil de sa porte, à califourchon sur une chaise ». Sur sa vitrine, il a placardé deux affiches. « Une affiche porte ces mots : “Sirop haamaitai toto“ et au dessous « Avis aux fumistes“. L’autre, le mot “Antiseptique“ et plus bas “Avis aux imbéciles“.» Riffaud s’arrête et fait « à haute voix des réflexions » qui « sans être blessantes pour Monsieur Claret, n’étaient pas de nature à le laisser indifférent ».

Ils en viennent aux mains, « roulèrent plusieurs fois sur le sol » et sont séparés par l’un des témoins de la scène.

Cette bagarre est « le résultat d’une animosité assez vive qui existe depuis déjà quelques mois entre Monsieur Claret et le corps de santé de la Colonie ». Pour Riffaud, « les épithètes de fumistes et d’imbéciles étaient à son avis dirigées contre lui et contre son Chef, Monsieur le Docteur Parnet ».

Claret a porté plainte. « À l’audience ces messieurs ont reconnu leurs torts réciproques et se sont vus condamnés chacun à dix francs d’amende par application de la loi du 3 Brumaire an IV»[2]. »

Ce lamentable incident fait malgré tout sourire. Deux pharmaciens, que l’on peut ranger dans ce qu’il est convenu d’appeler « la haute société » se battent dans la rue comme des chiffonniers. L’un est fonctionnaire, dans le “public“, l’autre est “libéral“, dans le “privé“. Et l’on retrouve l’animosité des colons installés dans la Colonie qui se plaignent à longueur de temps de la charge financière démesurée que représentent les salaires et les voyages de ces nantis de passage dans les É.F.O. Il y a sans doute aussi une insinuation d’incompétence envers le service de santé (ce qui serait injuste, ce service étant de ceux dont l’action positive a souvent été mise en évidence).

Dans un si petit espace, les jalousies, les rivalités s’exacerbent. Il y a là un peu de Clochemerle…

Proc À Gouv 1
Proc À Gouv 2
Proc À Gouv 3
Proc À Gouv 4
Proc À Gouv 5

[1]     Toullelan, Tahiti colonial, p. 275. Les chiffres réels sont très difficiles à établir avec certitude.

[2]     Articles 605 et 606 : « Sont punis des peines de simple police les auteurs de rixe, de voies de fait et violences légères. […]. Les peines ne peuvent être […] « au-dessous d’une amende de la valeur d’une journée de travail ou d’un jour d’emprisonnement, ni s’élever au-dessus de la valeur de trois journées de travail ou de trois jours d’emprisonnement ».

Le premier numéro de la revue « ARCHIPOL – le cahier des archives de Polynésie » est publié en 1998.

Chaque publication aborde l’histoire de la Polynésie française selon un thème précis touchant aux évolutions institutionnelles, politiques, économiques, historiques culturelles de la Polynésie française, dont la grande majorité des documents sont issus des fonds conservés au dépôt des archives de Tipaerui.

Le cahier des archives ARCHIPOL se veut être un outil de référence pour les enseignants, une base de travail pour les chercheurs et un vecteur de sensibilisation de la jeunesse et de la population au patrimoine archivistique et à l’histoire du Pays.

Toute la collection:

Archipol n°1 : « 1950-1959 Les années technicolor », 1 000 Fcfp

Archipol n°2 : « La question foncière à Tahiti (1842-1929) », 900 Fcfp

Archipol n°3 : « L’huitre nacrière et perlière aux Tuamotu-Gambier », 1 000 Fcfp

Archipol n°4 : « La presse en Polynésie française », 1 000 Fcfp

Archipol n°5 : « La guerre de 14-18 vue de Tahiti », 1 200 Fcfp

Archipol n°6 : « L’agriculture polynésienne 1955-1965 », 1 000 Fcfp

Archipol n°7 : « 1860-1880 Une page d’histoire des îles Marquises » 1 000 Fcfp

Archipol n°8 : « 1972-1977 L’Autonomie au centre des débats », 1 000 Fcfp

Archipol n°9 : « 1875-1950 Les EFO au quotidien », 1 000 Fcfp

Archipol n°10 : « Moorea : Regards, descriptions, témoignages », 1 400 Fcfp

Archipol n°11 : « Aux Australes : Petites histoires du passé », 1 000 Fcfp

Archipol n°12 : « Un siècle de problèmes et de progrès aux Tuamotu », 1 000 Fcfp

Archipol n°13 : « Bora Bora en 1942 – Opération BOBCAT », 1 000 Fcfp

Archipol n°14 : « Les hommes du conseil colonial et du conseil général dans les EFO 1880-1903 », 2 200 Fcfp

Archipol n°15 : « La dynastie des Pomare », 3 000 Fcfp

Archipol n°16 : « Voyages en bibliothèques », 3 000 Fcfp

Archipol n°17 : « Aux origines du Heiva i Tahiti : les fêtes nationales d’antan », 3 000 Fcfp

Archipol N°18 : « La communauté chinoise sous le regard de l’administration coloniale 1911-1951 », 2 000 Fcfp

Archipol N°19 : « 150 ans d’histoire maritime dans les eaux polynésiennes – De la Boudeuse au Kersaint (1768-1919) »

Où se les procurer :

Une version numérique est disponible en consultation et en téléchargement sur le site du service :

Lien direct :

Consultation ARCHIPOL

ARCHIPOL 01   Le Cahier Des Archives De La Polynésie
ARCHIPOL 02   La Question Foncière À Tahiti 1842 1929
ARCHIPOL 04  La Presse En Polynésie Française
ARCHIPOL 05   La Guerre 1914 1918 Vue De Tahiti
ARCHIPOL 09   Les E.F.O. Au Quotidien 1875 1950
ARCHIPOL 10   Moorea Regards, Descriptions, Témoignages
ARCHIPOL 11   Aux Australes Petites Histoires Du Passé
ARCHIPOL 12   Adm., Circu., Santé, Éducation Un Siècle De Pblm Et De Progrès Aux Tuamotu 1850 1940
ARCHIPOL 13   Bora Bora En 1942 Opération Bobcat
ARCHIPOL 14   Les Hommes Du Conseil Colonial
ARCHIPOL 15   La Dynastie Des Pomare
ARCHIPOL 16   Voyages En Bibliothèques
ARCHIPOL 17  Aux Origines Du Heiva I Tahiti
ARCHIPOL 18 La communauté chinoise sous le regard colonial de l'administration coloniale 1911-1951
ARCHIPOL 19 - 150 ans d'histoire maritime dans les eaux polynésiennes - De la Boudeuse au Kersaint (1768-1919)

L’art raconte l’histoire des peuples, véhicule des messages, dévoile des pratiques, explore des univers. Il interroge, critique, bouleverse. Jusqu’à ce jour, en Océanie, il a toujours existé un déséquilibre entre l’art traditionnel et l’art contemporain. Le premier a su attirer les curieux du monde entier. En Polynésie française, le succès rencontré est tel qu’il dépasse depuis longtemps les frontières. L’art contemporain, lui, est resté plus timide, plus discret. Aujourd’hui, il commence à s’affirmer et s’exporter, mais il reste encore difficile, en particulier pour la jeunesse, d’interroger et de critiquer sa culture et son patrimoine, puis de l’exprimer à travers un médium. Le Centre des Métiers d’Art est là pour les guider. Avec nos cousins Néo-Zélandais, ils sont d’ailleurs à l’origine du premier grand rassemblement d’artistes contemporains d’Océanie : le Pūtahi. Depuis 2010, artistes confirmés et en devenir se rencontrent durant une quinzaine de jours pour partager leur savoir et savoir-faire, leur culture et leur patrimoine, leurs visions et leurs histoires. Cette année, le Pūtahi se déroule à Tahiti et accueille des petits nouveaux avec des artistes de Rarotonga et de Nouvelle-Calédonie. La grande famille de l’Océanie s’élargit et c’est tant mieux !.

Comprendre et connaître son patrimoine pour se réaliser et avancer. Les navigateurs hawaïens de la pirogue double traditionnelle Hōkūle’a l’ont bien compris. Après trois ans de voyage autour du monde, la pirogue est revenue dans le berceau du Triangle polynésien, Taputapuātea. Les Hawaïens rentrés chez leurs aînés ont été accueillis avec une cérémonie digne des Polynésiens. Les traditions ont été respectées, les ancêtres ont été célébrés, la culture a vibré. La boucle est bouclée mais le partage et la transmission se perpétuent..

Le partage et la transmission. Deux mots indissociables de la musique et du rôle du Conservatoire Artistique de Polynésie française. Ce mois de juin, l’établissement ouvre ses portes et invite le public à venir partager un moment privilégié avec ses élèves pour la fête de la musique. Un peu avant, il offrira l’un des plus beaux moments de l’année : le Gala. Avec pour thème cette année… La transmission !.

On vous le dit, pour ce mois de juin, la culture est dans tous ses états !.

Premier journal culturel mensuel gratuit de Polynésie française, Hiro’a est l’expression de la synergie entre 7 établissements et services devenus partenaires sous la tutelle du Ministère de la Culture. Né en septembre 2007 et tiré à 5 000 exemplaires en quadrichromie, retrouvez-le dans les grandes surfaces, hyper et supermarchés, librairies, hôtels, mairies etc., ou téléchargez-le, comme près de 2 000 internautes chaque mois, sur les sites suivants : www.conservatoire.pf, www.museetahiti.pf, www.culture-patrimoine.pf, www.cma.pf, www.maisondelaculture.pf et www.artisanat.pf

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Découvrez le Hiro’a du mois de juin disponible en téléchargement sur le site de la Maison de la Culture

Viv(r)e le patrimoine

En route pour rejoindre sa nouvelle affectation, le Gouverneur Joseph François s’arrête quelques jours à San Francisco. Il est interviewé par le journal « San Francisco Call ». L’entretien paraît dans le numéro du 21 novembre 1908. Son portrait, en page 20, précède ce dernier, avec le titre : « Le Gouverneur François, de Tahiti, s’entretient avec des hommes d’affaires locaux sur les possibilités d’échanges commerciaux ».

(Traduction M.B.)

« Le Gouverneur Joseph François, diplomate français en route pour prendre ses fonctions à la tête des possessions françaises de Tahiti et dépendances, estime que San Francisco sera le port de départ et d’arrivée pour les îles ensoleillées qu’il va commander, même après la finition du canal de Panama. Ce fonctionnaire, accompagné de sa femme et de sa fille, Melle Renée François, fera voile demain, sur le steamer Alameda, vers sa nouvelle résidence dans les Mers du Sud. Pendant son séjour à San Francisco, le Gouverneur François a bien étudié notre ville et a rencontré beaucoup d’hommes en rapport avec le commerce des îles. Il partira vers son archipel avec la ferme volonté de toujours encourager les investisseurs de San francisco à venir à Tahiti. »

[…] « Je vais travailler à la prospérité de cette île » a déclaré hier le Gouverneur à notre interprète, « et aussi à entretenir des relations cordiales avec San Francisco. Si le peuple américain souhaite faire de Tahiti un agréable lieu de vacances, j’emploierai tous les moyens pour qu’il devienne aussi attirant que bien d’autres endroits dans le Pacifique. La croissance du commerce sera facilitée, et nous accueillerons les constructions d’hôtels et autres lieux de séjour. San Francisco sera toujours le port numéro un pour Tahiti. La construction du canal de Panama n’y changera rien, car géographiquement cette ville est la mieux située pour desservir les îles

Peu de temps après son arrivée le nouveau Gouverneur reçoit une lettre d’un producteur d’engrais de San Francisco. C’est une feuille rose à en-tête de format 21×27,4, dactylographiée recto/verso, de « THE HOLMES LIME CO. Inc. » Quelques trous dans ce papier rose, dus à la vermine, n’empêchent pas la compréhension du texte. Le représentant de cette compagnie fait référence à l’article qu’il a lu dans le « San Francisco Call ». (Il n’a pas perdu de temps car sa lettre est datée du jour même de la parution de l’article.) Il propose de la chaux hydratée employée pour la fertilisation des terres sur lesquelles on cultive de la canne à sucre (un échantillon est joint à sa lettre). Il vante la facilité d’utilisation de cette poudre qui peut être répandue à la volée ou avec un tamis. Il énumère les noms de diverses compagnies sucrières qui en font déjà usage (par exemple The Hakalau Plantation Company) et demande au Gouverneur les noms et adresses des différents planteurs de canne à sucre habitant Tahiti.

Joseph François transmet cette lettre le 10 décembre au Président de la Chambre d’Agriculture de Tahiti Albert Chassagniol, en lui demandant son avis. Ce dernier fait une traduction de la lettre et répond le 14 décembre que, d’une part, la terre de Tahiti est très fertile, et que, d’autre part, « nous avons sous la main les phosphates de Makatea » (1908 est l’année de création de la Compagnie Française des Phosphates de l’Océanie).

Dans sa réponse du 13 janvier au Directeur de la Holmes Lime Co, le Gouverneur décline l’offre en reprenant les arguments du Président de la Chambre d’Agriculture.

(Notons qu’Albert Chassagniol avait suggéré de demander leur avis aux deux planteurs de canne à sucre de Tahiti ; je n’ai pas trouvé de traces d’une telle démarche.)

The Holmes Lime Co 1

(Carton : 8,7×16)

The Holmes Lime Co 2
The Holmes Lime Co 3
The Holmes Lime Co 4
The Holmes Lime Co 5
The Holmes Lime Co 6
The Holmes Lime Co 7
Vigorite Pacific Mail Press 01 1909

Les archives de Polynésie ont conservé en partie la correspondance que le Ministre de la Marine et des Colonies adreessait au Gouverneur. Cette correspondance est rassemblée par années dans plusieurs volumes, parfois en très mauvais état. On y trouve aussi des décisions du Gouverneur, comme c’est le cas pour la copie conforme de cette ordonnance datée du 13 février 1847.

La France a établit son protectorat sur le royaume de Pomare IV depuis le 9 septembre 1842, avec la signature de la Reine. Mais celle-ci revient sur ses engagements à partir de février 1843, date du retour à Tahiti du consul anglais Pritchard. Elle choisit de s’exiler à Raiatea, tandis qu’une guerre se déroule entre ses partisans et les partisans du protectorat français. Les combats prennent fin en décembre 1846.[1]

Le Gouverneur Bruat autorise Ariitaimai (sa sœur adoptive, petite-fille de Tati, épouse d’Alexandre Salmon) d’aller à Raiatea pour la convaincre de revenir. Elle arrive à Moorea le 4 février 1847. Bruat va à sa rencontre et fait la déclaration publique suivante : « Vous tous qui êtes ici réunis, je vous annonce avec satisfaction que la paix est désormais rétablie d’une manière solide, et que le pays va de nouveau rentrer dans la prospérité. La reine Pomare est arrivée : elle s’est tout-à-fait soumise au gouvernement du protectorat, tel qu’il est établi aujourd’hui. Je vous fais donc connaître qu’au nom du roi Louis-Philippe, je la rétablis dans ses droits et dans son autorité, qu’elle exercera dorénavant sur toutes les terres de ce royaume comme reine reconnue dans le gouvernement du protectorat » .[2] (Il faudra cependant attendre la Convention du 5 août 1847, conclue entre la France et la Reine des Îles de la Société, pour régler l’exercice du protectorat.) Le 9 février, la Reine et le Gouverneur débarquent à Papeete. Les honneurs sont rendus à la souveraine, et au mât de misaine du Phaéton flotte le drapeau du protectorat.

De février à fin mai 1847, Bruat (et son épouse) vont nouer de solides liens d’estime et d’amitié avec Pomare IV. Le Gouverneur a compris que la Reine, dès son retour, devait concrétement ressentir l’intérêt de sa nouvelle situation politique, et plus particulièrement par le biais de l’attribution d’importantes sommes d’argent lui permettant de mener un train de vie «royal», et, entre autres, de satisfaire aux “besoins“ (qui vont vite se révéler énormes) de sa grande famille et de son entourage.[3]

Les deux sommes allouées s’élèvent à un peu plus de 25 000 francs.

  • À cela va s’ajouter, à partir de 1848, une liste civile financée par un impôt pesant sur chacun de ses sujets et s’élevant à environ 7 000 francs. Il ne faut pas oublier les cadeaux dont elle est couverte dès qu’elle se rend dans un district, et ceux qu’elle reçoit quand on vient lui rendre visite. Enfin, ses terres lui assurent une rente annuelle de 40 à 50 000 francs.

    Il est difficile de donner une équivalence avec les francs-pacifiques d’aujourd’hui (2016), les modes de vie ayant beaucoup changé. (Le site De la valeur des choses dans le temps nous apprend qu’un franc de 1850 vaudrait en 2006 2,53 €, soit 302 F CFP. Ainsi 25 000 francs en 1847 seraient l’équivalent de 7 750 000 F CFP.)

    La Reine est riche, mais tout au long de son règne, elle se plaindra sans cesse de sa situation financière qui l’obligera à s’endetter.

    Gouverneur 1847 1 651 002

    [1]     Voir Archipol n°15, Papeete, 2014.

    [2]     Lechat, Institutions politiques et administratives, page 105, Papeete, 1990.

    [3]     Voir O’Reilly, Tahiti au temps de la reine Pomare, Société des Océanistes, Paris, 1975.