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icone_encre_couleurs-en-coursLa lettre du Roi Pomare V est un feuillet de 4 pages, de format 21×27 cm. Le texte figure sur les deux premières pages, sur deux colonnes, en tahitien à gauche, en français à droite.

Portrait Pomare VLe procès-verbal de remise du palais est un feuillet de 4 pages de format 20×31 cm. Le texte occupe trois pages. C’est un extrait certifié conforme des registres de transcription des actes de mutation immobilière, en date du 14 avril 1891 (deux mois avant le décès du Roi), délivré à « M. Dorence Atwater, propriétaire à Papeete » (Il s’agit du Consul des États-Unis à Tahiti, qui a épousé en 1875 une des filles d’Alexandre Salmon et de Ariitaimai).

La construction du palais royal (d’abord « palais de la Reine ») a commencé en 1859, mais en 1877, à la mort de Pomare IV, le bâtiment n’était pas encore habitable. Les retards étaient en grande partie dus à l’utilisation des fonds alloués vers d’autres dépenses.

Le 29 juin 1880, le Commandant Chessé signe une déclaration où l’on peut lire : Nous nous engageons à faire acquitter par le gouvernement de la République française les dettes laissées à sa mort par la feue Reine Pomare IV, mère du Roi, conformément à l’état qui en a été dressé, et aussi à faire terminer le plus tôt possible la construction du palais royal commencé.

C’est le 21 juin 1883 que le Gouverneur remet au Roi le « palais achevé par le Gouvernement français en exécution de la convention du 29 juin 1880, ratifiée parla loi du 30 décembre de la même année ».

Pomare V reçoit « la pleine et entière propriété et jouissance de l’édifice dont il s’agit ».

Fonds Gutzwieller - Droits Réservés Thuret

Fonds Gutzwieller – Droits Réservés Thuret

Un plan de situation, que nous n’avons pas trouvé, était joint au procès-verbal. Une note anonyme précise les limites de la terre où s’élève le palais : « la rue de Rivoli, la rue de la Glacière, le boulevard extérieur et la barrière qui la sépare du Gouvernement et de la place publique ». Et il est précisé : « Cet immeuble devant, selon la volonté de S.M. Pomare V, désir auquel se rangent tous les autres membres de la famille, retourner au peuple tahitien après le décès de Sa Majesté, ne sera pas compris dans la masse à partager ».

La lettre du Roi est très cordiale. Il demande au Gouverneur Dorlodot des Essarts de transmettre « l’expression de ma gratitude à Monsieur le Président de la République [Jules Grévy] et au Ministre de la Marine [en 1883, quatre ministres se succèdent à ce portefeuille dont l’intitulé doit être complété par « et des colonies »]. Le Roi exprime aussi son contentement d’avoir placé sa famille et son peuple « dans les mains de la France ». On notera l’expression « mes affectueux sentiments » adressée au Gouverneur , petite touche chaleureuse dans une missive protocolaire.

1883 06 21 1 Lettre De Pomare V 1883 06 21 1 Lettre De Pomare V
1883 06 21 2 Lettre De Pomare V 1883 06 21 2 Lettre De Pomare V

La dernière ligne du texte, tant en français qu’en tahitien, est d’une écriture différente. Elle semble avoir été rajoutée, avant que le Roi ne signe, sans doute à sa demande : « Le Roi des Îles de la Société et Dépendances », rappel de son titre que le rédacteur avait omis !

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Cartes postales, photographies, gravures, affiches, plans… tous ces documents représentent un témoignage essentiel de l’histoire polynésienne.

Les documents iconographiques, ou documents figurés, conservés au dépôt des archives de Tipaerui proviennent principalement des dépôts révocables et dons manuels (fonds privés et publiques). Le service du patrimoine archivistique et audiovisuel détient néanmoins dans ses collections des documents acquis pour le compte du Pays.

La totalité des documents iconographiques conservés aux Archives de la Polynésie française, du fait de la législation, n’est pas communicable. Cependant, une photothèque est mise à disposition à l’accueil du service aux heures ouvrables au public, et est uniquement destinée à la consultation sur des postes privés.

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Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

Photos : Fonds Guztwiller / Bibliothèque SPAA / Archives PF – Droits réservés

La sauvegarde du patrimoine archivistique polynésien inclut également la constitution d’une bibliothèque historique. Dépôt légal, dons manuels, acquisitions du service du patrimoine archivistique et audiovisuel, versements des services publiques permettent ainsi d’étoffer les inventaires bibliographiques.

Regroupant les ouvrages et les périodiques, la bibliothèque patrimoniale du Pays est constituée de plus de 8000 ouvrages. Histoire de la Polynésie française, témoignages, ouvrages éducatifs, arts polynésiens, fiction, thèses, mémoires, journaux, et tout ouvrage relatif à la Polynésie composent cette bibliothèque.

L’ouvrage le plus ancien conservé dans la bibliothèque patrimoniale date de 1761.

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    Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

    Photos : Bibliothèque Archives PF

    « Ce qui frappe tout d’abord quand on arrive dans la rade, c’est un petit îlot à fleur d’eau comme une émeraude et sur laquelle flotte le pavillon d’O-Taïti. Moutu-Outa où l’île de la Reine, tel est le nom de cette île miniature.» Capitaine G. LAFOND, Voyages autour du monde et naufrages célèbres (…).

    Tel que l’a décrit le Capitaine G. LAFOND, Motu Uta était une petite île de sable qui occupait le centre de la rade de Papeete, et ce, jusqu’en 1965. Propriété de la reine Pomare IV, ce petit îlot lui servait occasionnellement de résidence avant de devenir un îlot de quarantaine pour les voyageurs originaires de régions à risque sanitaire, puis îlot de confinement des prisonniers durant les deux guerres.

    Avec le développement du commerce, en 1860, les premiers appontements sont construits. S’en suivra alors l’agencement du port de Papeete et le développement du «Quai des Paquebots » entre 1923 et 1957.

    1962 marque la disparition de Motu Uta. De nombreux travaux sont effectués pour permettre une extension des installations portuaires. Apparait alors, en complément de la cale de halage et de appontement pétrolier, une base navale.

    La même année, les travaux d’une digue de protection sur le récif d’une longueur de 2,2 km sur 5 mètres de hauteur sont entamés. L’îlot de Motu Uta est remblayé. Le 29 juin 1966, en présence du Général Billotte alors ministre des DOM – TOM, la digue de Papeete le nouveau Port de la ville sont inaugurés.

    • DIP Dessin De Thornam 1846
    • DIP Dessin De J. Moerenhout
    • DIP Lazaret
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      Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

      Illustrations : Fonds Gutzwiller Collection Archives PF / Dictionnaire illustré de la Polynésie – Bibliothèque Archives PF (1-Lithographie d’après un dessin original de J. Moerenhout / 2- Motu Uta, résidence secondaire de la reine Pomare IV vers 1846. Dessin de Thornam / 3- Le lazaret qui accueillait les passagers des navires en quarantaine).

      En 1842, au mois de mai, la colonisation française en Polynésie française commence lorsque l’amiral Albert Du Petit-Thouars annexe les îles Marquises sur les conseils de Jacques-Antoine de Moerenhout.

      Sans consignes précises du gouvernement, Albert Du Petit-Thouars intervient ensuite à Tahiti où il impose à Pomare IV la signature d’un traité de protectorat qui sera confirmé en 1847. Le protectorat concerne alors les îles du Vent, les Tuamotu, Tubuai et Raivavae. Alors que les îles Sous-le-Vent sont exclues du protectorat, les Gambier demeurent indépendantes en étant néanmoins gouvernées sous le contrôle de Picpus.

      Suite à l’application du protectorat, le Reine voit ses attributions réduites. Ne gérant plus que les affaires intérieures, ses décisions doivent malgré tout être acceptées par le gouverneur.

      Le 29 juin 1880, Pomare V, dernier souverain de Tahiti, cède les territoires du Protectorat à la France en échange d’une rente viagère pour lui-même et trois personnes de sa famille et moyennant le maintien des symboles de sa royauté. Les territoires tahitiens deviennent alors une colonie française appelée « Établissements français de l’Océanie (E.F.O)» jusqu’en 1957.

      Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

      Illustration : Fonds Gutzwiller Collection Archives PF

      Dans le but de sauvegarder la mémoire polynésienne, le service du patrimoine archivistique et audiovisuel, outre le versement des archives publiques, procède également à la collecte de fonds privés (photographies, diapositives, cartes postales, négatifs, films, audio, lettres, des anciens appareils, etc.) représentant un intérêt patrimonial.

      Ainsi, tel que le prévoit l’article 10 de la loi du 3 janvier 1979 sur les archives, l’article L.1421-5 (la. 2) du Code général des collectivités territoriales ainsi que le décret n° 79-1037 du 3 décembre 1979, le service du patrimoine archivistique et audiovisuel accueille et conserve au dans ses magasins des archives privées.

      Cette collecte de documents privés est rendue possible:

      – Par le biais d’Acquisition, par laquelle, et dans la limite des contraintes budgétaires, le SPAA peut procéder à l’achat de documents d’archives.

      – Par le Legs.

      – Par le Don Manuel par lequel le donateur se dépouille, actuellement et irrévocablement de la chose donnée, en faveur du service qui l’accepte. Les dons peuvent être assortis de conditions quant au lieu de conservation, à la communicabilité et la reproduction des documents.

      – Par le Dépôt révocable, modalité n’entraînant pas de transfert de propriété au bénéfice du service. Le propriétaire privé conserve donc juridiquement intacts ses titres de propriété.

      Chacun a donc la possibilité de donner, léguer ou déposer ses documents ayant un intérêt historique, et quel qu’en soit le support, au dépôt des archives de Tipaerui. Par ce choix, chacun contribue au sauvetage du patrimoine polynésien, à la sauvegarde et au partage notre mémoire historique et culturelle.

      Ne le dit-on pas: “La culture est l’âme d’un peuple. Les archives en sont la mémoire”.

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        Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

        Photos : Archives PF

        Le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel (Te piha faufa’a tupuna) a été créé par Arrêté n° 1966 CM du 7 décembre 2011. Il est doté d’une compétence générale d’organisation, d’intervention et de proposition en matière d’archivage et de patrimoine audiovisuel. Par analogie, le service regroupe les activités qui sont dévolues aux archives de France, la Bibliothèque Nationale de France (BNF) et l’Institut National de l’Audiovisuel (INA).

        Douze magasins de conservation (18°C) et une chambre froide (15°C), soit 16 km linéaires de surface de stockage dont 9km linéaires occupés, abritent le patrimoine archivistique et audiovisuel du Pays.

        Le premier fonds archivistique regroupe les Archives Publiques, soit les archives de la Polynésie française (administratives) et de l’État (Services du Haut Commissariat, Justice,etc.), des archives antérieures et postérieures à 1940, foncières ainsi que l’Etat-Civil.

        Au delà des archives administratives, le SPAA conserve également des documents très anciens, telles que les correspondances des gouverneurs. D’ailleurs, l’archive la plus ancienne du service n’est autre qu’une correspondance du gouverneur datant de 1844.

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          Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

          Photographies : Archives PF

          Partie intégrante des missions du service du patrimoine archivistique et audiovisuel (te piha faufa’a tupuna), la valorisation du patrimoine archivistique polynésien se décline sous différentes formes, notamment à travers la publication annuelle du SPAA, le cahier des archives ARCHIPOL.

          Conçue par le Service Educatif des Archives territoriales en 1998, cette publication, dont le premier objectif est celui d’apporter au milieu éducatif un choix de documents archivistiques relatifs à l’histoire de notre pays, permet également de sensibiliser la population polynésienne à l’existence d’un riche patrimoine historique.

          En collaboration avec Monsieur Michel BAILLEUL, Docteur en Histoire d’Outre-Mer, chaque année, le service prépare un nouveau numéro du cahier des archives de la Polynésie.

          Les trésors d’archives alors conservés au dépôt de Tipaerui sont consultés, étudiés sélectionnés par notre historien afin de permettre la publication d’un nouveau cahier.

          A ce jour, la collection ARCHIPOL du service du patrimoine archivistique et audiovisuel comptabilise 15 cahiers des archives de la Polynésie disponibles à la vente au dépôt des archives de Tipaerui:

          • 1- 1950-1959, les années Technicolor ;
          • 2- La question foncière à Tahiti (1842-1929) ;
          • 3- L’huître nacrière et perlière aux Tuamotu-Gambier, rétrospective historique ;
          • 4- La presse en Polynésie française, 1845-1957. Survol d’un siècle d’histoire ;
          • 5- La guerre 14-18 vue de Tahiti ;
          • 6- L’agriculture polynésienne, 1955-1965. Regard sur un plan de relance ;
          • 7- 1860-1880, Une page d’histoire des îles Marquises ;
          • 8- 1972-1977, L’autonomie au centre des débats ;
          • 9- 1875-1950, Les Etablissements Français de l’Océanie au quotidien ;
          • 10- Moorea : Regards, descriptions, témoignages ;
          • 11- Aux Australes : Petites Histoires du passé ;
          • 12- Administration, circulation, santé, éducation : Un siècle de problèmes et de progrès aux Tuamotu 1850-1940 ;
          • 13- Bora Bora en 1942, Opération BOBCAT ;
          • 14- Les hommes du conseil colonial et du conseil général dans les établissements français de l’Océanie 1880-1903 ;
          • 15- La Dynastie des Pomare;
          • 16-Voyages en bibliothèques
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          • COLLECTION ARCHIPOL SPAA
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            Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

            Illustrations : Archives PF

            Archives publiques et privées, périodiques, iconographie, ouvrages, audiovisuel, le service du patrimoine archivistique et audiovisuel travaille continuellement au recensement, au traitement, à la conservation et à la sauvegarde de tous ces documents d’archives constituant un pan du patrimoine historique polynésien. Au fil des tâches effectuées se dévoilent quelques souvenirs d’une époque révolue, des personnalités ayant marqué notre Fenua.

            Ainsi, faisons un arrêt sur images aujourd’hui et découvrant ou redécouvrant un grand homme passionné de littérature et de sa culture : Henri HIRO.

            Cinéaste, dramaturge, poète, Henri HIRO né à Moorea un 1er janvier 1944. Il sera élevé à Punaauia par des parents ne parlant que le tahitien. En 1967, il part pour la métropole pour suivre des études à la faculté théologique protestante de Montpellier, et revient en 1972, le diplôme en poche.

            En 1974, Henri HIRO est nommé directeur de la maison des jeunes, aujourd’hui Te Fare Tauhiti Nui.

            En 1980, il prend la tête du département recherche et création de l’office territorial d’action culturelle. Cette nomination faisant naître en lui ce besoin de protéger, de porter sa culture au plus haut point, il milite alors pour la reconnaissance du patrimoine culturel polynésien en s’efforçant d’y insuffler un dynamisme nouveau et tente de pallier les atteintes à l’identité d’un peuple autochtone et à son environnement.

            Cette même année, il manifeste contre le nucléaire en Polynésie française.

            Sous son impulsion et celle d’autres jeunes étudiants ayant également étudié en métropole, l’Académie tahitienne est créée, et des concours littéraires sont institués.

            Henri HIRO entame alors un travail de recueil des traditions orales tahitiennes, et encourage la jeunesse polynésienne à s’exprimer par le biais de la culture, et en particulier à écrire. Avide de connaissances et de découvertes, il s’essaie à la réalisation de films où il exerce à la fois en tant que metteur en scène et comédien au théâtre et poursuit ses travaux littéraires en traduisant des romans français en reo ma’ohi.

            En 1982, il écrit « Marae », une cérémonie d’intronisation d’un jeune chef sur le marae Arahurahu de Paea qui sera ensuite tournée en juillet 1983. Le film s’attache au détail de cette cérémonie d’antan avec tous les fastes que l’on peut imaginer.

            De son poème « Ariipaea-Vahine », il en fait une adaptation théâtrale qui est jouée par le Pupu Arioi.

            En 1985, son film « Tarava », tourné entre 1980 et 1983 et d’une richesse musicologique étonnante, est sélectionné pour le Festival International du Film d’Amiens.

            Henri HIRO choisit la poésie comme véhicule privilégié de la pensée. Son œuvre «message poétique» publiée en 1990 est profondément habitée par la culture religieuse traditionnelle ma’ohi.

            Le 10 mars 1990, Henri HIRO décède. Aujourd’hui, la poésie de Henri Hiro est enseignée dans les écoles de Polynésie. Hélas, pas son théâtre. Ni son sens de la beauté et de la justice.

            Henri HIRO réalisa et écriva entre autre Eulalie (1979), Penei ae (1979), Pehepehe (1988).

            Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

            Photographies : Fonds ICA Collection Archives PF

            L’avant Tiurai.

            À la suite de la christianisation des archipels par la Société missionnaire de Londres au début du XIXe siècle, deux interdits contre les « chansons, jeux ou divertissements lascifs » furent édictés par le roi Pomare II en 1819 et la reine Pomare en 1842. Interdit par les missionnaires, le ‘ori Tahiti le fut aussi par le code Pomare de 1820. Il fut imposé de ne plus danser ou chanter pour cause d’indécence et de débauches.

            Le bal polynésien ou « à la polynésienne » existait déjà bien avant, durant la période de règne de la reine Pomare IV, comme le confirme ce témoignage d’un européen ayant connu le Papeete d’antan : « J’y ai fait mon devoir consciencieusement et je m’en ressens. En France, on ne danse pas tous les jours avec des reines. Pomaré IV était au bal avec sa fille, la reine de Bora Bora, et la reine de Raiatea… Elles dansent parfaitement. Elles sont un peu lourdes. Il ne faut pas s’en étonner, une d’elles pèse autant que deux hommes européens. Mais aussi, on a l’avantage de pirouetter avec un élan irrésistible. Le tout est de les mettre en mouvement… Le confortable ne laissait rien à désirer. Près du salon se trouvait servie une table couverte de gâteaux, de rafraîchissements. On y conduisait les dames après chaque danse, on les servait et après on retournait soigner la bête » (Ch. Antoine, BSEO, t. 7, p. 481-82.).

            En 1847, le gouvernement français, tolère alors les démonstrations et manifestations culturelles, par la loi de 1847, et n’autorise la pratique de la danse que dans certains lieux, le mardi et jeudi uniquement.

            Deux ans plus tard, en 1849, la danse ‘upa’upa est totalement interdite.

            1881, le retour des festivités traditionnelles : le Tiurai.

            Le 14 juillet 1881 marque le retour des festivités traditionnelles. A Tahiti, l’on assiste aux premières célébrations du Tiurai (de l’Anglais july qui veut dire juillet) qui permet alors d’associer les Polynésiens aux réjouissances. Cependant, la manifestation comprend uniquement des défilés militaires, retraites aux flambeaux et autres démonstrations officielles, dans lesquelles le himene (chant traditionnel) a une place privilégiée qui encourage une expression vivace et intense.

            1881, c’est aussi l’année du premier concours de chant qui réunira pas moins de 30 groupes.

            1956, le Tiurai et Madeleine MOUA.

            En 1956, Madeleine Moua, alors institutrice, révolutionne l’image du Tiurai en posant les bases du ‘Ori Tahiti (danse tahitienne) avec sa troupe Heiva. Les robes missions sont abandonnées pour faire place à de beaux costumes de danse. Les chorégraphies, les techniques, la nudité du corps, tout est repensé.

            La création de l’aéroport en 1961, entrainant la mondialisation et le développement du tourisme, permet alors aux troupes de danser plus régulièrement et de se produire sur des scènes internationales, tel que l’a fait Madeleine MOUA et son groupe Heiva.

            1985, le Tiurai devient Heiva.

            A l’occasion du IVème Festival des Arts du Pacifique Sud qui a lieu à Tahiti en 1985, le Tiurai perd son nom d’origine pour souligner l’accession du territoire à l’autonomie l’année précédente: il est rebaptisé Heiva i Tahiti.

            Le 29 juin devient date officielle du lancement des festivités du Heiva avec l’instauration, par le gouvernement, du Hiva Vae’vae, le défilé des associations polynésiennes.

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              Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF

              Illustrations : Fonds Gutzwiller / Collection SPAA © droits réservés