Traités entre les royaumes des îles hawaii, de France et de Grande bretagne signés à honolulu le 26 mars 1846

Ce document est une affichette imprimée de 31,5×49 cm, qui a été conservée pliée en quatre. Attaqué par la vermine, il présente, déplié, quatre grands trous symétriques.icone_encre_couleurs-en-cours

Le titre est en anglais. Le texte en hawaiien (1ère colonne) est traduit en anglais (2ème colonne, seule entièrement lisible) et en français (3ème colonne).

Il s’agit, formellement, de deux traités, l’un entre la Grande-Bretagne et le Royaume hawaiien, l’autre entre la France et ce même Royaume, « wich are of the same effect » (mêmes effets, même valeur).

En 1846, le souverain est Kamehameha III (1813-1854), qui règne depuis 1824.

À partir de 1826, les Français s’intéressent à l’archipel, mais Paris ne soutient guère les initiatives des premiers colons. Arrivés avec ces derniers, les missionnaires catholiques font de rapides progrès mais ils subissent des brimades de la part des chefs convertis au protestantisme qui tentent à plusieurs reprises de les faire expulser et d’interdire le catholicisme. Cela passe inaperçu en France. En 1837, Du Petit-Thouars fait halte à Honolulu où il nomme un agent consulaire : c’est l’ouverture des relations diplomatiques entre la France et Hawai’i.

En 1839, le capitaine Laplace impose la liberté de culte et de religion aux îles Sandwich, ainsi que des tarifs douaniers favorables aux produits français, notamment aux vins et spiritueux, à la grande indignation des puritains qui en combattent l’introduction. Cette action entraîne une tension dans les rapports de la France et du petit royaume. Des navires de guerre français doivent fréquemment « montrer le pavillon ».

En 1842 les Marquises passent sous pavillon tricolore. Du Petit-Thouars impose le protectorat français à Tahiti. L’agent consulaire français à Honolulu venait de lui adresser un courrier lui suggérant d’établir le protectorat français sur Hawai’i. Ce courrier arrivant trop tard, et les relations franco-anglaises allant se dégradant à propos de Tahiti, les gouvernements français et anglais prennent l’engagement mutuel de respecter l’indépendance des Sandwich.

De 1843 à 1859, la France est très présente aux îles Hawai’i où elle protège les intérêts de ses missionnaires et de ses baleiniers. Elle continue de batailler sur la question des spiritueux. Plusieurs traités négociés successivement entre la France et le royaume hawaiien font l’objet d’interminables discussions et provoquent plusieurs interventions françaises.

Le traité de 1846 succède à celui de 1839. C’est un traité général « qui se substitue aux diverses conventions consenties jusqu’ici par la France [et la Grande-Bretagne] et les Îles Sandwich ». Il porte (à égalité entre les deux nations étrangères) sur :
  • la protection des civils et de leurs biens (à égalité avec les sujets indigènes) ;
  • la protection accordée aux navires ;
  • l’autorisation d’importer toute marchandise, avec une taxe maximale de 5% ad valorem ;
  • les alcools, dont la taxe pourra être supérieure mais « raisonnable », ne rendant pas prohibitive leur importation.
Les relations franco-hawaiiennes continuent, entre démonstrations de force et nouveau traité (1857).

Après 1859, la France se désengage et laisse peu à peu les États-Unis avoir la mainmise sur l’archipel.

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(Principale source de renseignements : Paul HUETZ DE LEMPS, Les Français acteurs et spectateurs de l’histoire de Hawai’i – 1837-1898)

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